Une belle fin de semaine

Bonjour à tous.

Un merci spécial à tous ceux qui m'ont envoyé des voeux de bonne fête, que ce soit sous forme de messages, de photos ou de chant d'anniversaire. Merci. C'est apprecié si loin de chez nous.

J'ai eu un très bel anniversaire ici aussi. La famille où j'habite avait commandé un gâteau et nous ont donné, à Claudette et à moi, un sac fait par des artisans tibétains. Il y avait plein de monde dans la maison, comme à l'habitude, et les enfants m'ont chanté bonne fête. Ce fut agréable.

De plus, la journée fut très spéciale pour les Tibétains. Une espèce de festival d'été où les traditions tibétaines sont rappelées et enseignées à travers leur opéra traditionnel : danses, chants et costumes rappelant leur histoire, leurs divinités et leurs croyances. Ce festival attire des troupes tibétaines de partout en Inde, du Népal, du Ladack, du Tibet et du Bhoutan. Le Karmapa était là. C'est le numero deux (si vous me permettez l'expression) après le Dalaï Lama. En fait, c'est le chef d'une des écoles du boudhisme. Le plus souvent c'est le Dalaï Lama qui préside l'assemblée, mais cette année, son horaire ne le lui permettait pas. Ces histoires, racontées à travers des chants de gorge proches des manières de chanter inuit (?), imitant les sons de la nature, constituent une sorte d'enseignement pour ceux qui ne savent pas lire. Tout le monde se rassemble très tôt le matin et l'opéra dure toute la journée. Il y a une heure d'arrêt au dîner pour que les familles puissent manger ensemble. Elles préparent un gros pique-nique. Vous verrez quelques photos ci-dessous. Notre famille est si généreuse, nous sommes traitées comme des reines. Kawa, la mère de notre famille, a apporté un repas chaud qu'elle a gardé dans un gros thermos et pas moins de huit plats différents. C'était un régal.

Je mets aussi deux photos de ma classe de francais.

Le temps file. C'est notre derniere semaine ici. Ce midi, nous avons invité notre famille au restaurant pour la remercier. Elle le mérite bien. Pour les Tibétains de nos familles, nous sommes des «momos», c'est-à-dire des grands-mères parce qu'ils sont tous plus jeunes que nous et ici, les personnes agées sont toujours bien traitées. Que voulez-vous !!!

À bientôt/

Encore une photo de ma classe. C'est cool hein !

Ma classe de francais

Un vrai faciès tibétain. Il ressemble à Richard Desjardins

Notre jolie Pema avec sa tante, la soeur de notre mère

Notre petit pique-nique

«Lunch time». Au centre, Pema et sa mère (notre famille). À droite, la voisine de la famille et son bébé.

L'opéra (suite)

Personnages de l'opéra dansant et chantant

Un Bouddha de cuivre en construction

Moi sous un immense arbre bambou au même Institut

Cet Institut est magnifique avec des jardins de pierres, d'arbres et de plantes. Il y a aussi un musée et un restaurant extérieur sur un terrain très bien aménagé.

Artiste de sculpture sur bois au même Institut

Cet Institiut a été créé en vue de protéger l'art des Tibétains qui est, bien sûr, religieux. Donc toutes les représentations des artistes sont religieuses. Ils font des peintures, des appliqués sur tissus, des sculptures de cuivre et sur bois.

Peintre au travail au Norbulingka Institute qui est un Centre de préservation de l'Art et de la Culture tibétains. Créé en 1980.

Si jeunes et déjà moines au Sherabling Monastery

Un étudiant de philosophie bouddhiste avec en arrière plan les cellules des 1000 étudiants résidants

Un immense Bouddha à l'autel principal du Temple

L'intérieur du temple de l'Institut

Le très beau et très grand monastère Dzongsar Institute of Budhism Philosophy a Bir

Quatre jours à Bir

lundi 22 mars 2010

Nous revenons d'une fin de semaine de quatre jours à Bir, lieu de monastères et de repos. C'est bien de sortir de la famille et du travail. C'est agréable de se retrouver à l'hôtel dans une grande chambre avec salle de bain complète et de l'eau chaude au moins deux jours sur les quatre. Nous sommes d'abord allés dans une nonnerie (un couvent si vous préférez) rencontrer une Anglaise devenue nonne et fondatrice de ce lieu pour jeunes filles qui veulent consacrer leur vie à prier. Une femme resplendissante et ouverte. «Pour ne pas être naifs, nous devons reconnaître, c'est la religieuse qui le dit, que plusieurs entrent au monastère parce que les options qui s'offrent aux femmes ici ne sont pas nombreuses.» Elles se marient ou alors elles entrent en religion. Si elles se marient, elles vont vivre chez la belle-famille. Elles font tout pour entretenir la maison et tous ses habitants. Les relations avec la belle-famille ne sont pas toujours faciles. Certaines femmes (si elles sont pauvres) ont deux ou trois maris dans la même maison, à la conditions que ce soit des frères. Ça permet d'assurer les soins des hommes de la famille. Dans une famille riche, c'est le contraire. Les hommes ont plusieurs femmes. Ces coutumes sont dans la tradition non écrites des Tibétains.

Il faut dire qu'environ 20 % de la population se fait moine chez les hommes. C'est une moindre proportion chez les femmes. Alors des robes rouges, il y en a partout.

Cette même fin de semaine, nous avons aussi visité A Center for Study of Classical Indian Wisdom (Le Deer Park Institute) , le Sherabling Monastery, où des enfants de pas plus de 7 ou 8 ans portent déjà la robe et sont éduqués là sans presque jamais plus revoir leur famille. C'est souvent pour les familles une bouche de moins a nourrir.

Finalement, nous avons marché dans une très belle forêt de pins. C'était très beau.

À la frontière du Pakistan

Ce sont les soldats indiens : ils mesurent tous plus de six pieds.

Le samedi avant d'aller à Amritsar, nous nous sommes rendus à la frontière du Pakistan à
24 km d'Amritsar en Inde. A la tombée du jour et au lever du soleil, les soldats de ces deux pays se rencontrent pour descendre ou monter leur drapeau respectif. Ils en profitent pour faire une démonstration de force qui tient plus du théâtre que de la lutte. Ce qui est drôle, c'est que les foules de chaque pays participent en lançant des cris de ralliement chaque fois qu'un de ces soldats s'approche de ceux de l'autre pays. Il y a même un animateur de foule pour encourager les foules et ainsi impressionner l'autre pays. Du côté du Pakistan la foule se divise. Les hommes d'un côté et les femmes de l'autre. C'est un pays musulman.
Ci-dessus, une faible partie de la foule indienne.

Ci-dessous, un garde indien avec sa belle crête de coq


Le quotidien à McLeod Ganj

Bonjour,

Voici à quoi ressemble nos journées à McLeod Ganj.

Lever vers 7h. Petit déjeuner à 7 h 30. Oeufs, crêpes, sirop d'érable (de Claudette), toasts, confiture, bananes, quelquefois des oranges, des papayes (le matin ou/et le soir), café au lait chaud. Les papayes sont bien mûres ici. On n'est pas trop à plaindre.

Et Lama Karma qui parle très bien anglais mange avec nous et nous tient compagnie. Il répond à toutes nos questions et nous renseigne sur le boudhisme et surtout sur sa propre pratique du boudhisme. Il y a différentes manières d'appliquer la philosophie boudhiste. On comprend mieux maintenant qu'il s'inscrit dans une voie qui intègre le chamanisme. Il est plutôt chaman. Cela explique les pujas (ces cérémonies religieuses dont j'ai parlé précédemment. Pour nous, il peut sembler y avoir une bonne part de superstitions, mais pour eux tout se tient. L'esprit est partout dans la nature, alors il ne faut pas perturber cette nature pour ne pas avoir d'effets négatifs. Il y a un arbre, un chêne, qui pousse presque dans leur maison. Ils l'ont laissé pour ne pas troubler l'esprit des lieux. Chez nous, les entrepreneurs auraient "clairé" la place pour travailler à l'aise. La notion d'espace dans un pays de plus d'un milliard d'habitants est differente.

Après déjeuner, nous descendons à McLeod Ganj pour le travail. Claudette et moi, on habite très haut sur une route de terre et de roches et de rigoles, avec un dépôt d'ordures à mi-chemin ou les singes se régalent. Il faut passer sans trop les regarder, comme s'ils nous laissaient indifferentes, ce qui n'est pas du tout le cas. Heureusement, il y a aussi des chiens errants, ce sont eux qui font peur aux singes. Ils aboient pour les chasser ... surtout la nuit. Dans notre maison il y a trois chiens qui jouent ce rôle, sinon les singes s'amusent à voler le linge étendus sur les cordes. Un matin qu'on mangeait sur la terrasse, un singe a sauté sur la table et volé très vite une banane. Et un matin que j'ai pris un raccourci pour le travail, un autre a sauté sur mon sac à dos. Heureusement, il était bien attaché. C'est mon pantalon qui a pris le coup. Quelqu'un me l'a fait remarqué en cours de journée. Plus de peur que de mal.

Claudette travaille à la fabrique de papier recyclé et à la reliure artisanale. Cet atelier fabrique de très jolies choses. J'en rapporterai.

Moi, au début, je ne pouvais enseigner le francais parce que l'école de langues était fermée pendant les neuf jours d'enseignement du Dalai Lama, soit du 1er au 9 mars. J'ai aidé Richard et celles qui faisaient du ménage à la maison des personnes âgées près du Temple. Très belle route pour se rendre au travail, très triste situation des personnes pauvres et seules qui habitent dans cet hospice. Ce fut un choc de visiter les lieux. Des conditions hygiéniques comme je n'en avais jamais vu. En fait, ils n'ont pas d'eau. On bat les coussins, les couvertures et les vieux tapis pour les nettoyer. On passe une sorte de balai fait de feuilles de palmier ou de jonc séchées. Les employés ont compris qu'on n'avait pas le nez à l'ouvrage. On se masquait et on portait des gants de plastique, etc. Ils nous ont assigné des tâches qui sont plus faciles pour les aseptisés que nous sommes : classement, préparation de médicaments, de petites ouates, etc. Mais on avait l'impression de déranger souvent et d'être peu utiles.

Le 10, ce fut la commemoration des 51 ans de l'exil des Tibétains en Inde. Congé. Discours du Premier ministre et du Dalai Lama et grande manisfestation qui descendait à Darhamsala.

Le 11 mars. L'école des langues, le Lha, reprend ses cours. Je commence à enseigner. De vrais débutants. Et pour eux le francais est aussi difficile que pour nous le tibétain. Des moines, une nonne, des jeunes filles et des jeunes hommes suivent mes cours. Tous très motivés. J'adore ça. Avant d'entrer en classe, on enlève nos chaussures, on entre et on s'assoit sur un coussin par terre. J'ai un tableau et j'ai droit à un photocopie par semaine par étudiant. Dans ce lieu tout le monde qui enseigne est bénévole. Il y a une petite bibliothèque avec des livres dans toutes les langues qui sont des dons des personnes qui passent.

Je prépare mon cours sur la terrasse de la chambre d'hôtel qui est à notre disposition pour notre séjour. On peut y aller quand on veut et il y a une grande terrasse avec tables et chaises au soleil et une partie couverte à l'ombre. On y est très bien. C'est le dernier étage de l'hôtel. Notre chambre est très confortable avec salle de bain complète, ce qui est un luxe ici.. Je n'y viens que pour lire, travailler et ... aller au toilette (ce qui représente toujours un problème en Inde) (généralement, les toilettes sont des trous et il n'y a pas de papier, mais toujours un robinet tout de même très utile dans chaque toilette «à pedales» comme on les appelle).

Je n'enseigne que de 12h à 13h. C'est mon choix. Sinon, j'aurais dû préparer au autre niveau.

A 13 h je rejoins «ma gang» au restaurant. On a le choix entre sept restaurants et on mange très bien.

L'après-midi, lecture, internet, promenades en montagne, fouinage dans les boutiques. Le jeudi, méditation ou cours sur le boudhisme (pas très réussis). Les fins de semaine, on fait des excursions. On marche beaucoup en montagne. Je suis de moins en moins essoufflée. Le coeur prend du mieux.

Assez bavardé. Je vous raconterai le reste une autre fois. Je dois quitter.

Le Temple d'or à Amritsar







Le Punjab, terre des Sikhs en Inde est la région la plus riche et fertile de l'Inde. Le spectaculaire Temple d'or trône au milieu d'un bassin d'eau ou seuls les hommes plongent pour se purifier. On entre au Temple les pieds nus et la tête couverte. On passe par un bassin d'eau pour se laver les pieds avant de défiler sur l'immense tapis qui fait le tour du temple et des autres constructions qui sont d'influence arabe (je pense à l'Alhambra) et hindou. Quand nous y sommes allés, il y avait beaucoup de touristes indiens sikhs, mais peu d'Occidentaux. Nous étions l'attraction pour eux, ils étaient l'attraction pour nous, tout autant, sinon plus que les lieux par ailleurs grandioses. Les photos ci-dessus en témoignent. Souriants, ils nous saluaient et voulaient qu'on les prennent en photos avec leur famille. De grands hommes avec la barbe, le turban et la tunique, des femmes avec leurs robes de voiles brillantes et légères et de toutes les couleurs. Des gens aussi impressionnants donc que l'architecture et la splendeur des lieux.
Le sikhisme est une fusion d'éléments de l'hindouisme et de l'islam.

Encore des prières et encore des petits vieux



Desole de repeter encore une photo.


À l'hospice où je travaille. Un beau vieux.


Hier je vous ai parlé de la cérémonie qui avait lieu chez nous. Voici les artistes au travail dans la salle de prières pour préparer les 100 statuettes de la journée. Ils reprendront le même travail trois jours de suite parce qu'il y avait trois demandes différentes.
Mes photos sont très embrouillées. J'étais nerveuse et maladroite de les prendre en action ... et n'oubliez jamais : je n'ai jamais fait de photos de ma vie avant ce voyage. Je vous les envoie quand même pour partager cette expérience.

Même situation.


J'arrive chez moi à ma chambre


L'entrée de la maison où j'habite. N'est-ce pas jolie ? Et en plus on y est traitées comme des invitées privilégiées. Ce sont des gens qui font tout pour que ceux qui vivent chez eux soient bien.

Encore des drapeaux de prières flottant au-dessus d'un moulin à prières. Sur le chemin du travail. Tout autour du Temple principal de Dharamsala. Ces prières qui flottent au vent sont les symboles des mouvements de l'âme s'élevant pour s'unir à l'univers.


Les drapeaux de prières.

Les gens étendent des drapeaux pour prier (comme nous antérieurement surtout payions des messes pour quelqu'un de nos proches). La religion est partout. C'est sur mon chemin pour aller au travail.

Voici le paysage dans lequel nous vivons chaque jour.

C'est encore plus beau que ce que je peux rendre en photos étant donne mon peu d'expérience. Nous sommes constamment dans les montagnes. Les raccourcis pour marcher sont des escaliers qui serpentent entre les maisons. On monte ou on descend. On se fait les jambes et un bon coeur et le soir on dort très bien.

Il fait 14 degrés dans ma chambre mais les couvertures sont chaudes. Ce n'est pas un problème.

Quand on a la chance de partager la vie d'un lama

Ce matin, il y avait beaucoup d'activités dans notre maison. Comme le père est un maître lama il se préparait à célébrer une cérémonie particulière. Il tentait de répondre à une demande d'aide pour un problème familial qu'une Allemande bouddhiste n'arrivait pas à régler. Pour tenir cette journée, il y avait un maître rinpotche (accompagné de sa femme) et de son fils (moine ou lama?), et de deux lamas artistes en plus du lama de notre famille. Ils étaient assis au milieu du salon et fabriquaient une centaine de statuettes avec une sorte de pâte à base de beurre clarifié (gee) (ou d'huile pour minimiser les dépenses), le tout, pour les prières de la journée. Quant au Lama de la maison, il avait déjà fait cent petits lampions très tôt le matin qu'il avait placés dans la chambre des prières. Chaque maison a une chambre des prières. Et des lampions ou de petites lampes sont toujours allumés. Toute la journée, ils invoqueront tous ensemble les forces du mal et du bien. Il y aura un combat entre les forces et notre Lama entrera en communication avec le divin pour obtenir une réponse au problème posé. Ça semble très complexe. Il y a en même temps de la sagesse et des croyances magiques. C'est étrange pour nous, ça nous rappelle certaines cérémonies autochtones, mais le moins qu'on puisse dire, c'est que chaque jour, il y a du nouveau dans cette maison ouverte où circulent des gens de partout et des maîtres bouddhistes tibétains importants. Aujourd'hui, il y aura du tambour, un instrument fait du fémur humain, des clochettes ou tout autre objet bruyant qu'une personne présente peut apporter pour les prières.

Les moines guettent le passage du Dalai Lama a Dharamsala


Une tête grise devant le Taj Mahal



Le Taj Mahal


Un éléphant maquillé


Le merveilleux Palais des vents a Jaipur

Le Palais des vents à Jaipur n'est qu'une facade. Derrière les fenêtres, les femmes du maharadja, qui ne pouvaient sortir, observaient l'activité extérieure.

Photo de groupe avec les élèves qui insistent pour se faire photographier

Les élèves défilaient au Musée en rangs serrés même si c'était dimanche et qu'il n'y avait pas de classe. A l'extérieur, celles que vous voyez sur la photo courent vers nous pour nous dire bonjour, nous serrer la main et se faire prendre en photo avec nous. Il y en avait des centaines avec des costumes différents correspondant à leur école. La population de l'Inde n'est sûrement pas comme la nôtre vieillissante. Il y a plus d'un milliard (1.3 milliard) de personnes et les jeunes sont partout. Il y avait de très belles jeunes filles.

Les petites élèves au Musée national de Delhi


Le Temple du Lotus, religion Bahaï, Delhi